QUAND LE DÉCOLLAGE DES FUSÉES SE PASSENT MAL !

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PRÉSENTÉ PAR: Xavier Moretti
ÉCRIT PAR: Laurène Sauzet
Le 17 janvier 2019 devrait avoir lieu un lancement de la fusée Falcon 9, de la société Space X dirigée par le milliardaire Elon Musk. Le but de Musk est de standardiser les lanceurs réutilisables pour rendre les vols plus économiques. Un défi énorme quand on considère tous les problèmes et désastres qui sont arrivés aux différentes sociétés spatiales depuis les débuts de la conquête de l'espace !
Joignez-vous à WatchMojo Français pour en apprendre plus sur ce qui arrive quand le décollage d'une fusée se passe mal !
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Le 11 octobre 2018, on nous a rappelé à quel point les voyages spatiaux pouvaient être dangereux. Soyouz MS-10, qui devait emmener les astronautes Nick Hague et Alekseï Ovtchinine dans la Station spatiale internationale, a connu de gros problèmes peu de temps après son décollage et a été forcé d’atterrir d’urgence. Si tout le monde s'en est sorti, le désastre a souligné les dangers inhérents aux voyages spatiaux, aujourd’hui encore, même après avoir atterri sur la Lune il y a près d’un demi-siècle. Mais bien évidemment, le MS-10 n’était pas la première fusée à avoir un problème, et ne sera pas la dernière. Dans cette vidéo, nous verrons les accidents qui ont eu lieu tout au long de l’histoire.
En vérité, la NASA apprend de ses erreurs depuis le tout début. Mais vraiment depuis le tout début. Vanguard TV3, la toute 1ère tentative des États-Unis de lancer un satellite en orbite, s’est terminé par un désastre presque comique le 6 décembre 1957. Deux secondes seulement après avoir décollé d'à peine plus d'un mètre, la fusée est retombée sur Terre et a explosé. La rampe de lancement et la fusée ont été détruites. Ce fut un échec embarrassant dans la course à l’espace, qui prouve l’étendue de la difficulté pour l’époque. Une décennie plus tard, ils ont tout de même réussi à envoyer un homme sur la Lune, ce qui prouve que la roue peut tourner très vite. Une enquête a révélé que l’accident de TV3 venait d’une baisse de pression dans le réservoir, ce qui a mené à une rupture de conduit de carburant qui a coupé les réacteurs. Les ingénieurs ont très vite résolu le problème, et ce moteur n’a plus jamais posé de problèmes.
La toute première mission Apollo s’est aussi très mal terminée – même si cette fois-là, les conséquences étaient bien pires. Apollo 1 devait être le premier test orbital avec le module de commande et de service Apollo habité, mais un terrible accident a eu lieu pendant les répétitions. Un feu électrique s’est rapidement propagé dans le véhicule à cause des divers combustibles à bord, et à l’atmosphère oxygénée dans la cabine. La porte scellée a empêché les astronautes de s’échapper, et Gus Grissom, Ed White et Roger Chaffee ont perdu la vie. Le nom « Apollo 1 » a été retiré en leur honneur.
Au fil des ans, diverses fusées ont connu des échecs à cause de problèmes structuraux ou techniques. Environ un an après le désastre d’Apollo 1, Apollo 6, qui servait à tester les capacités du lanceur Saturn V, a rencontré des problèmes lors du lancement. À peine quelques minutes après un vol heureusement inhabité, la fusée a connu un « effet pogo », c’est-à-dire des vibrations semblables à celles d’un pogo stick (d’où le nom). Peu de temps après, deux de ses cinq moteurs se sont coupés, ce qui a donné lieu à plus de complications et au final à un crash dans l’océan Pacifique après neuf heures dans les airs.
L’échec de la récente fusée Soyouz serait également dû à des problèmes techniques. D’après les premiers rapports, les experts pensent que l’accident venait d’une mauvaise séparation du propulseur, ce qui aurait dévié la fusée. Quand l’ordinateur de bord a reconnu le problème, il a coupé les moteurs du 2ème étage, et a éjecté les astronautes, ce qui montre l’avancée des mesures de sécurité qui sont aujourd’hui mises en place dans les machines du 21ème siècle.
Mais même les fusées les plus avancées connaissent des problèmes inattendus, à cause de Mère Nature. Elle ne veut peut-être pas qu’on parte ! Le premier vol de Falcon 1 de la société SpaceX s’est particulièrement mal terminé le 24 mars 2006. Moins de soixante secondes après le décollage, le véhicule s’est écrasé dans un récif pas très loin. Les experts ont immédiatement trouvé le soucis : il s’agissait d’un feu causé par une fuite d’essence. En revanche, ils ne sont pas d’accord sur l’origine de la fuite. On pensait d’abord qu’il s’agissait d’un écrou mal serré supposé tenir les conduits de carburants… mais des tests ont révélés qu’il était bien en place. L’accident a ensuite été attribué à la rouille, causée par l'eau salée de l’océan proche qui aurait abîmé l’écrou.
Souvent, les problèmes viennent d’une erreur involontaire ou d’un accident improbable. Mais certains viennent aussi d’une négligence ou d’erreur aisément évitable.
Par exemple, la société spatiale Russe devait lancer trois satellites GLONASS en orbite à bord de la fusée Proton-M en décembre 2010. Cependant, la fusée a rapidement dévié et s’est écrasé, en détruisant également au passage les trois satellites. L’accident a été attribué à des réservoirs trop remplis, ce qui aurait pu être évité. Les techniciens qui ont rempli les réservoirs d’azote liquide n’auraient pas été prévenus que le design avait été amélioré, et ont donc trop rempli le réservoir par habitude. Au final, cette erreur a trop alourdi la fusée, et elle a tellement été déviée qu’elle n’a pas pu atteindre l’orbite.
Même le désastre le plus célèbre de l’histoire des lancements de fusée, la catastrophe du Challenger, découlait d’une erreur humaine. La tragédie a eu lieu le 28 janvier 1986, lors du dixième vol de la navette spatiale Challenger. La mission devait permettre d’observer la comète Halley et offrir une opportunité unique permettant au professeur Christa McAuliffe d’enseigner à ses élèves les mystères de l’espace. McAuliffe a été choisie parmi 11 000 personnes pour le projet spatial de la NASA, qui devait relancer l’intérêt national pour les sciences, les maths et l’espace.
Malheureusement, le vol s’est terminé par une catastrophe à peine 73 secondes après son lancement, puisque la navette s’est démembrée dans les airs dans un énorme nuage, en tuant les sept personnes à bord. Un retournement de situation absolument terrible, rendu encore plus tragique par les circonstances particulières de l’évènement. Environ 17% des Américains, dont la cible principale : les enfants, regardaient le lancement en direct à la télévision – puisque la présence de McAuliffe à bord rendait plus intéressant les voyages spatiaux. Malheureusement, tout le monde a vu un évènement affreux.
Mais quelle était donc la cause de ce désastre sans nom ? D’après les premières enquêtes, le climat froid couplé à des ordres refusés.
La nuit du 27 janvier et le matin du 28 il a fait remarquablement froid en Floride, et la NASA n’avait que rarement lancé des fusés par ces températures. Les responsables avaient observé des gros blocs de glace sur la rampe de lancement, mais la société qui fabriquait les propulseurs, Morton Thiokol, a rassuré la NASA en leur disant qu’il n’y aurait pas de problème. Au final, c’était faux, et les joints en caoutchouc n’avaient jamais été testés par un tel froid. Le caoutchouc s’est raidit lors du décollage, et n’a pas pu faire son travail d’étanchéité. Du coup, il y a eu une fuite dans l’un des propulseurs, qui a répandu de l’oxygène liquide, de l’hydrogène, et a enflammé le réservoir extérieur. La structure n’a pas tenu, et le vaisseau s’est séparé en deux.
Mais ce qui est encore plus perturbant, c’est que plusieurs ingénieurs l’auraient vu venir, et pourtant, leurs chefs et les dirigeants de la NASA ont décidé de ne rien faire. D’après certains rapports, Bob Ebeling, l’ingénieur de Morton Thiokol, et quatre autres personnes ont tenté d’arrêter le lancement, en expliquant le problème avec les joints en caoutchouc. Le directeur du projet chez Morton Thiokol, Allan McDonald, craignait aussi pour l’intégrité de la structure et a refusé de signer la recommandation. Mais la NASA et les cadres de chez Morton Thiolok auraient mis leurs inquiétudes de côté, et Ebeling aurait dit à sa femme, la veille du lancement, que la fusée allait exploser le lendemain. Et lorsque ce fut le cas, il est tombé dans une grande dépression et a parlé de façon anonyme à la radio publique nationale de sa terrible proposition trois semaines plus tard.
Une enquête ultérieure, de la Commission Rogers, a rejeté la faute sur les décisions de la NASA, suggérant qu’ils ont violé leurs propres règles de sécurité, et qu’en plus ils connaissaient les éventuels défauts depuis des années. Le problème n’a pas été considéré, et en plus, il y a eu des signes avant-coureurs. Bob Ebeling a ensuite dit que la NASA avait « décidé de décoller » pour montrer au monde qu’ils « savaient ce qu’ils faisaient ».
Il est clair que les lancements des fusées connaissent très souvent des échecs pour tout un tas de raisons. Parfois, à cause d’un manque d’expérience, d’autres fois à cause d’incidents imprévisi-bles, comme une séparation du propulseur. Parfois, d’autres éléments jouent un rôle, comme l’érosion du Falcon 1 à cause de l’eau salée. Malheureusement, l’erreur humaine et la négligence sont également des facteurs, comme avec les réservoirs pleins ou les risques inutiles qui ont été pris. Un lancement de fusée est une procédure extrêmement complexe, qui exige des mois (voire des années) de préparation, et peut-être détruit par une toute petite faute.
En vérité, la NASA apprend de ses erreurs depuis le tout début. Mais vraiment depuis le tout début. Vanguard TV3, la toute 1ère tentative des États-Unis de lancer un satellite en orbite, s’est terminé par un désastre presque comique le 6 décembre 1957. Deux secondes seulement après avoir décollé d'à peine plus d'un mètre, la fusée est retombée sur Terre et a explosé. La rampe de lancement et la fusée ont été détruites. Ce fut un échec embarrassant dans la course à l’espace, qui prouve l’étendue de la difficulté pour l’époque. Une décennie plus tard, ils ont tout de même réussi à envoyer un homme sur la Lune, ce qui prouve que la roue peut tourner très vite. Une enquête a révélé que l’accident de TV3 venait d’une baisse de pression dans le réservoir, ce qui a mené à une rupture de conduit de carburant qui a coupé les réacteurs. Les ingénieurs ont très vite résolu le problème, et ce moteur n’a plus jamais posé de problèmes.
La toute première mission Apollo s’est aussi très mal terminée – même si cette fois-là, les conséquences étaient bien pires. Apollo 1 devait être le premier test orbital avec le module de commande et de service Apollo habité, mais un terrible accident a eu lieu pendant les répétitions. Un feu électrique s’est rapidement propagé dans le véhicule à cause des divers combustibles à bord, et à l’atmosphère oxygénée dans la cabine. La porte scellée a empêché les astronautes de s’échapper, et Gus Grissom, Ed White et Roger Chaffee ont perdu la vie. Le nom « Apollo 1 » a été retiré en leur honneur.
Au fil des ans, diverses fusées ont connu des échecs à cause de problèmes structuraux ou techniques. Environ un an après le désastre d’Apollo 1, Apollo 6, qui servait à tester les capacités du lanceur Saturn V, a rencontré des problèmes lors du lancement. À peine quelques minutes après un vol heureusement inhabité, la fusée a connu un « effet pogo », c’est-à-dire des vibrations semblables à celles d’un pogo stick (d’où le nom). Peu de temps après, deux de ses cinq moteurs se sont coupés, ce qui a donné lieu à plus de complications et au final à un crash dans l’océan Pacifique après neuf heures dans les airs.
L’échec de la récente fusée Soyouz serait également dû à des problèmes techniques. D’après les premiers rapports, les experts pensent que l’accident venait d’une mauvaise séparation du propulseur, ce qui aurait dévié la fusée. Quand l’ordinateur de bord a reconnu le problème, il a coupé les moteurs du 2ème étage, et a éjecté les astronautes, ce qui montre l’avancée des mesures de sécurité qui sont aujourd’hui mises en place dans les machines du 21ème siècle.
Mais même les fusées les plus avancées connaissent des problèmes inattendus, à cause de Mère Nature. Elle ne veut peut-être pas qu’on parte ! Le premier vol de Falcon 1 de la société SpaceX s’est particulièrement mal terminé le 24 mars 2006. Moins de soixante secondes après le décollage, le véhicule s’est écrasé dans un récif pas très loin. Les experts ont immédiatement trouvé le soucis : il s’agissait d’un feu causé par une fuite d’essence. En revanche, ils ne sont pas d’accord sur l’origine de la fuite. On pensait d’abord qu’il s’agissait d’un écrou mal serré supposé tenir les conduits de carburants… mais des tests ont révélés qu’il était bien en place. L’accident a ensuite été attribué à la rouille, causée par l'eau salée de l’océan proche qui aurait abîmé l’écrou.
Souvent, les problèmes viennent d’une erreur involontaire ou d’un accident improbable. Mais certains viennent aussi d’une négligence ou d’erreur aisément évitable.
Par exemple, la société spatiale Russe devait lancer trois satellites GLONASS en orbite à bord de la fusée Proton-M en décembre 2010. Cependant, la fusée a rapidement dévié et s’est écrasé, en détruisant également au passage les trois satellites. L’accident a été attribué à des réservoirs trop remplis, ce qui aurait pu être évité. Les techniciens qui ont rempli les réservoirs d’azote liquide n’auraient pas été prévenus que le design avait été amélioré, et ont donc trop rempli le réservoir par habitude. Au final, cette erreur a trop alourdi la fusée, et elle a tellement été déviée qu’elle n’a pas pu atteindre l’orbite.
Même le désastre le plus célèbre de l’histoire des lancements de fusée, la catastrophe du Challenger, découlait d’une erreur humaine. La tragédie a eu lieu le 28 janvier 1986, lors du dixième vol de la navette spatiale Challenger. La mission devait permettre d’observer la comète Halley et offrir une opportunité unique permettant au professeur Christa McAuliffe d’enseigner à ses élèves les mystères de l’espace. McAuliffe a été choisie parmi 11 000 personnes pour le projet spatial de la NASA, qui devait relancer l’intérêt national pour les sciences, les maths et l’espace.
Malheureusement, le vol s’est terminé par une catastrophe à peine 73 secondes après son lancement, puisque la navette s’est démembrée dans les airs dans un énorme nuage, en tuant les sept personnes à bord. Un retournement de situation absolument terrible, rendu encore plus tragique par les circonstances particulières de l’évènement. Environ 17% des Américains, dont la cible principale : les enfants, regardaient le lancement en direct à la télévision – puisque la présence de McAuliffe à bord rendait plus intéressant les voyages spatiaux. Malheureusement, tout le monde a vu un évènement affreux.
Mais quelle était donc la cause de ce désastre sans nom ? D’après les premières enquêtes, le climat froid couplé à des ordres refusés.
La nuit du 27 janvier et le matin du 28 il a fait remarquablement froid en Floride, et la NASA n’avait que rarement lancé des fusés par ces températures. Les responsables avaient observé des gros blocs de glace sur la rampe de lancement, mais la société qui fabriquait les propulseurs, Morton Thiokol, a rassuré la NASA en leur disant qu’il n’y aurait pas de problème. Au final, c’était faux, et les joints en caoutchouc n’avaient jamais été testés par un tel froid. Le caoutchouc s’est raidit lors du décollage, et n’a pas pu faire son travail d’étanchéité. Du coup, il y a eu une fuite dans l’un des propulseurs, qui a répandu de l’oxygène liquide, de l’hydrogène, et a enflammé le réservoir extérieur. La structure n’a pas tenu, et le vaisseau s’est séparé en deux.
Mais ce qui est encore plus perturbant, c’est que plusieurs ingénieurs l’auraient vu venir, et pourtant, leurs chefs et les dirigeants de la NASA ont décidé de ne rien faire. D’après certains rapports, Bob Ebeling, l’ingénieur de Morton Thiokol, et quatre autres personnes ont tenté d’arrêter le lancement, en expliquant le problème avec les joints en caoutchouc. Le directeur du projet chez Morton Thiokol, Allan McDonald, craignait aussi pour l’intégrité de la structure et a refusé de signer la recommandation. Mais la NASA et les cadres de chez Morton Thiolok auraient mis leurs inquiétudes de côté, et Ebeling aurait dit à sa femme, la veille du lancement, que la fusée allait exploser le lendemain. Et lorsque ce fut le cas, il est tombé dans une grande dépression et a parlé de façon anonyme à la radio publique nationale de sa terrible proposition trois semaines plus tard.
Une enquête ultérieure, de la Commission Rogers, a rejeté la faute sur les décisions de la NASA, suggérant qu’ils ont violé leurs propres règles de sécurité, et qu’en plus ils connaissaient les éventuels défauts depuis des années. Le problème n’a pas été considéré, et en plus, il y a eu des signes avant-coureurs. Bob Ebeling a ensuite dit que la NASA avait « décidé de décoller » pour montrer au monde qu’ils « savaient ce qu’ils faisaient ».
Il est clair que les lancements des fusées connaissent très souvent des échecs pour tout un tas de raisons. Parfois, à cause d’un manque d’expérience, d’autres fois à cause d’incidents imprévisi-bles, comme une séparation du propulseur. Parfois, d’autres éléments jouent un rôle, comme l’érosion du Falcon 1 à cause de l’eau salée. Malheureusement, l’erreur humaine et la négligence sont également des facteurs, comme avec les réservoirs pleins ou les risques inutiles qui ont été pris. Un lancement de fusée est une procédure extrêmement complexe, qui exige des mois (voire des années) de préparation, et peut-être détruit par une toute petite faute.